Le satellite Sentinel-1 mesure les déplacements provoqués par le séisme du Népal
Le lancement du premier satellite européen Sentinel-1A en Avril 2014 par le programme Copernicus de la Commission Européenne et l’Agence Spatiale Européenne, concrétise un vaste plan visant à fournir les moyens de suivre depuis l’espace l’évolution du système Terre, depuis l’atmosphère jusqu’à l’intérieur de la croûte terrestre. Adossé à une politique de distribution ouverte des données, le programme Sentinel garantira un flux continu d’images qui irriguera en aval les utilisateurs institutionnels, commerciaux et scientifiques. Parmi les applications du programme Sentinel, la réponse rapide aux catastrophes naturelles constitue un enjeu important pour l’Europe, mais également pour l’ensemble des pays du globe vulnérables aux risques naturels. Le séisme du Népal du 25 Avril 2015 a fourni une des premières occasions de mettre à l’épreuve le système Sentinel, qui rapidement a permis de mesurer les déplacements verticaux produits par le séisme.
L’analyse des images Sentinel-1 par une équipe de l’IPGP dans le cadre du pôle thématique ForM@Ter, a permis de montrer que la ville de Katmandou, qui a été durement frappée par le séisme, a subi en quelques minutes un soulèvement de 1 mètre dans sa partie nord, tandis qu’une bande située encore plus au nord, à la latitude de l’Everest, s’est enfoncée d’environ 50 centimètres. Ces mouvements verticaux sont la conséquence directe de la déformation interne de la croûte sous l’effet du glissement cosismique d’une faille de chevauchement située à une quinzaine de kilomètres de profondeur. La comparaison de ces mesures avec des modèles de déformation de la croûte permettra de quantifier précisément l’étendue et la géométrie du segment de faille qui a rompu lors de ce séisme. L’intégration de ces informations et des connaissances sur les séismes anciens ainsi que sur les taux de chargements intersismiques aidera à mieux comprendre le fonctionnement de ce chevauchement continental qui court sur 2000 km de long, et ainsi à améliorer la reconnaissance de l’aléa sismique dans la région.
Auteurs: Raphaël Grandin (grandin@ipgp.fr), Yann Klinger, Robin Lacassin, Institut de Physique du Globe de Paris
Pour plus d’informations concernant ces travaux, un document complet est disponible sur le site de ForM@Ter (Menu -Document-, rubrique -Information Terre solide-).